« Ceux qui guident le nuage trouveront là le juste visage qui sait interroger les formes passantes »

Gaston Bachelard

Marcher, m’imprégner, un ciel en mouvement, une symphonie, un visage, l’odeur de la terre humide, des nuances de couleurs

N’oublions pas, il faut qu’il fasse nuit pour voir le soleil se lever

Provoquer le moment

J’ai accompagné de nombreux enfants dans la création avant de m’y consacrer
Une urgence d’abord de s’exprimer, loin des mots
J’utilise les couleurs mates de la gouache sur des supports récupérés

Des croquis rapides viennent donner le top départ
Très vite, la peinture a sa propre vie et je me mets à son écoute

« La première touche, c’est notre seul geste complétement libre. C’est le tableau qui me regarde » disait Jean Bazaine

Être emmenée sur une autre route que celle prévue
Le cours des choses est à l’œuvre

Le pinceau me prend, ça m’a échappé
Le sourire au ventre
Laisser apparaître ou faire disparaître

Parfois ça grince, ça dérange, ça démange
Ne pas oser tout bouger encore, une forme en appelle une autre inlassablement

Tâtonner dans le mouvement, Attendre

Tel un soupir en musique, cet instant suspendu, peut-être que c’est ça planer comme un oiseau, être pleinement dans le mouvement sans plus faire d’effort

La composition ne cesse de se transformer de plus en plus subtilement
Jusqu’à se clarifier, s’harmoniser, circuler, RESPIRER

Tout au long du processus, je tourne autour de la surface ou je la fais tourner

« Ce que vous cherchez vous cherche » disait Rûmî

« On ne peut voir que par la cécité, connaître que par la non connaissance, comprendre que par la déraison » partageait Clément Rosset

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